Ma pratique transdisciplinaire crip (handi, en français) et féministe s’articule autour l’expérience de maladie, d’infertilité, d’identité et d’échec. Ma démarche est à la fois conceptuelle et intuitive, reposant sur une méthodologie autobiographique (fondée sur l’expérience personnelle), autopathographique (ancrée dans le vécu de la maladie) et autothéorique (qui lie récit de soi et théorie critique), afin d’articuler les sciences de la santé et les sciences sociales dans une pratique d’installation contextuelle. Mes œuvres actuelles sont créées dans et pour un espace particulier qui prend en compte les lieux physiques et discursifs de l’œuvre, ainsi que les contextes sociaux et politiques de ces lieux. Les codes muséaux utilisés dans plusieurs de mes œuvres accordent une valeur artistique à l’expérience vécue dans les sphères sociale, politique et médicale – ainsi qu’aux artéfacts qui en résultent – pour critiquer et subvertir les conceptions normatives du corps, de la biotechnologie reproductive et de la féminité. En se centrant sur des formes non traditionnelles de production et de transmission du savoir, je cherche à promouvoir les conversations sur ces sujets tabous.